Vous êtes sur la page Chef-d'oeuvre roman Le tour de l'abbatiale (extérieur)
on commence la visite de l'abbatiale...
Dès que le visiteur passe le porche et pénètre dans l'enceinte de l'abbaye, il est surpris par le volume innacoutumé de l'édifice et son fier élancement vers le ciel...
Ici la triple élévation règne en maître, dans des proportions imposantes, jusqu'à l'ancienne tour lanterne.
Le mur servant de "façade" aujourd'hui (à gauche) est un refend qui date de 1745 et qui séparait alors dans l'église les moines (partie conservée) des paroissiens (partie détruite).
La nef était plus longue de quatre travées à l'origine, et de cinq (!) entre le XIIIé siècle et l'époque napoléonienne.
Ce côté sud a l'avantage d'avoir gardé tout ou presque de ses superbes baies romanes, avec leur arc en plein cintre soulignés de fines décorations et reposant sur des colonettes engagées.
Les fenêtres du troisième étage sont surmontées de modillons, celles du second ont été partiellement ou totalement bouchées autrefois pour consolider le monument.
On observe une maçonnerie en "opus spicatum" - ou "arête de poisson" , type d'appareillage pratiqué par les romains.
Le clocher était autrefois une tour lanterne plus haute de 10 ou 20 mètres. Le troisième étage a été refait au XVIIIème siècle et la flèche au XIXème. Les deux niveaux inférieurs sont romans. Le second niveau comprend sept arcades aveugles par côté, dont les deux attenantes à la fine arcade centrale étaient autrefois ouvertes.
Un cloître de trente-cinq mètres sur trente, comprenant deux cents colonnes, était enserré, sur sa largeur, entre les trois travées restantes et le réfectoire (disparu) et, sur sa longueur, entre le transept sud et les bâtiments des moines (ces derniers également disparus).
Certaines ouvertures (bas de la photo) ont été bouchées au cours des siècles pour consolidation, mais pas dénaturées; elles conservent leur plein cintre avec décoration et leurs colonnettes engagées avec châpiteau.
Sous les corniches, on peut observer des séries de modillons et quelques gargouilles romanes.
prenons un peu de recul avec le côté sud...
Cette vue éloignée nous permet d'apprécier le rapport de dimensions entre l'abbatiale et la chapelle gothique de l'Abbé (à gauche), ainsi que de voir l'espace des quatre travées romanes manquantes de nef, ce qui donne une idée de la dimension de l'église à l'origine. Sur le bas de mur en ruine, on voit en effet les trois petits contreforts romans séparant les quatre travées disparues.
Toutefois, le porche roman de départ fut détruit dès le XIIIème siècle pour augmenter d'une travée (gothique) supplémentaire la nef, et installer un nouveau porche très volumineux, encadré de deux tours. Les ruines de cet ensemble sont visibles à droite de la chapelle, qui jouxtait donc l'église par un angle.
Au moyen-âge des murs cellaient le territoire de l'abbaye, qui comprenait de nombreux bâtiments monastiques et des jardins.
l'abside de choeur et les absidioles sud
Au transept sud (à gauche sur la photo) étaient autrefois greffés la sacristie (ouverture bouchée visible en bas) et les dortoirs des moines. Mais au XVIIIè siècle les bénédictins de Saint-Maur reprenant l'abbaye en mains, remplacent certains bâtiments par des nouveaux, adaptés à leur temps. Depuis la Révolution, il ne reste plus qu'un petit morceau de mur de ces constructions sur toute la hauteur de l'angle du transept.
Une absidiole semi-circulaire blottie entre le bras sud du transept et le collatéral de choeur a subi une transformation avec installation d'un fenestrage du XVé siècle à meneaux flamboyants. Au-dessus la fenêtre de l'ancien chartrier, pillé par les huguenots en 1562, endroit où était conservée la charte de Robert le Magnifique.
L'absidiole (ou collatéral) attenant au choeur a une disposition rare à deux étages. Là encore, la fenêtre du rez-de-chaussée a été remplacée par une large baie à meneaux gothiques.
L'abside comporte trois étages de fenêtres, disposition unique au monde dans l'art roman.
Elle a été renforcée par de larges contreforts au XIVè siècle (suite à l'effondrement de sa voûte). Les fenêtres des deux niveaux supérieurs ont eu l'adjonction de lancettes gothiques.
De chaque côté du toit de l'abside un pignon et des clochetons du XIVè siècle. La ligne de faîtage sortant curieusement d'une baie bouchée sur le pignon haut du choeur indique probablement qu'il y a eu des aménagements à la disposition première.
Les parties hautes conservent leur baies d'origine ainsi qu'une série de gargouilles et modillons romans.
L'abbatiale a été implantée sur un terrain à la pente sévère. Le poids inhabituel de cette colossale masse de pierre ajouté à des fondations insuffisantes a fait que l'édifice a manifesté très tôt des signes alarmants d'instabilité qui se sont prolongés jusqu'aux années 1990 . Des affaissements et effondrements partiels se sont produits, notamment au XIVème et XVIIIème siècles.
Remarquez les puissants contreforts de l'abside du XIVème siècle, malgré tout insuffisants.
un nouveau recul nous permet d'appécier le chevet dans son écrin de verdure, comme une apparition de légende...
Cette vue de l'abbatiale est la plus enchanteresse, mais il faudra un peu de perspicacité au visiteur pour qu'il la débusque. A moins qu'il ne se renseigne auprès du guide...
le côté nord
Le côté nord de l'abbatiale a été modifié depuis l'époque romane, même si l'ensemble conserve malgré tout une très belle allure avec des volumes bien harmonisés.
1565 marque l'abbatiale par un cruel incendie ainsi que 1714 où le transept nord en partie écroulé est reconstruit à la hâte. Les fenêtres ont perdu leurs beaux encadrements, et de grandes verrières ont remplacé les baies d'origine des collatéraux de nef et de choeur. Ce dernier est flanqué d'un contrefort et d'un arc-boutant ultérieurs.
Ce côté nord a l'avantage d'offrir avec l'étang, lieu de promenade et de détente privilégié, une vue globale très favorisante par son atmosphère et son charme, où vous aimerez vous attarder.
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