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le choeur

 

  Le choeur est long de deux travées avec, comme la nef, une élévation à  trois                                                            niveaux.


Ce choeur est sans déambulatoire, et le rez-de-chaussée est un simple mur fermé, ouvert de chaque côté d'une porte qui permet d'accéder à la chapelle latérale.

Le deuxième niveau est caractérisé par deux grandes baies jumelées pour chaque travée, baies impressionantes - à la fois magnifiques et sévères d'aspect - les plus hautes de l'édifice, qui font toute la hauteur de l'étage.

On retrouve dans les piles imposantes qui les séparent les imbrications de pilastres rectangulaires et de colonettes engagées avec châpiteaux de la nef.

 

Ces pilastres retombent sur la hauteur du rez-de-chaussée où une partie émerge en surface pour délimiter chacune des deux travées. Sur cette émergence une colonne engagée part à mi-hauteur du premier niveau et s'arrête avant le haut du second par un petit châpiteau, sur lequel on distingue des pieds de gerbe de moulures gothiques.

C'est sur ces points d'appui qu'à été implantée au XIVème siècle une voûte à ogives en pierre, qui a été ôtée dans les années 60-70 pour restituer l'aspect roman d'origine avec la réfection d'un plafond plat charpenté.

Le troisième niveau présente trois baies comme dans la nef, avec également une fenêtre centrale. Ici celle-ci n'est pas encadrée par des colonettes, mais de fines piles moulurées.

 

 

 

Le choeur possède des stalles gothiques au nombre de quarante, qui sont les plus anciennes de Normandie. Elles furent réalisées en 1400 par les huchiers de Cerisy. Ils y sculptèrent d'intéressants motifs végétaux, entres autres, mais aussi un visage humain très dissimulé et une chauve-souris difficile à localiser, bien qu'à la portée de tous les regards.

 a / Miséricordes représentant deux grosses feuilles croisées, qui permettaient aux moines de s'appuyer, tout en suivant l'office debout.

 b / Jouées sculptées de décors gothiques. Les moulures d'appui de la main se terminent en forme de feuille de chou.

 c / La moulure supérieure de la jouée épouse la forme d'une grande volute.

 

 

D'intéressants motifs végétaux ornent les stalles, mais aussi un visage humain très dissimulé et une chauve-souris difficile à localiser, bien qu'à la portée de tous les regards.

l'abside de choeur

Aboutissement suprême d'une architecture, pouvant être vécue comme l'étape clef d'un voyage initiatique, l'abside unique à trois niveaux attend patiemment que votre regard s'y attarde, et elle ne vous le rendra peut-être qu'après vous avoir visité intérieurement...


 

Cette abside est unique dans tout l'art roman avec ses trois niveaux dotés de cinq fenêtres chacun, et ses claire-voies ou galeries aux deux niveaux supérieurs.


La voûte romane d'origine s'est effondrée et a fait place au XIVème siècle à une voûte gothique à nervures. Le nouvel arc de gloire est venu chemiser la disposition d'origine, et il est délicatement greffé sur les colonettes romanes entre le premier et le second niveau. Cet arc à large arcature repose en son greffage sur des culots sculptés représentant de chaque côté un ange au-dessus de deux moines, certains jouant d'instruments de musique (voir ornementation gothique).

Chacune des dix nervures de la voûte en aile de chauve-souris est soutenue en son départ par un culot sculpté, représentant également des moines chantant et jouant des instruments.

Au-dessus de l'arc gothique, on voit de chaque côté un segment de l'arc roman de base, décoré d'un épais chevron. Ces vestiges rappellent l'effondrement de la voûte.

Le troisième niveau est doté de certains arcs brisés et son plafond de clefs de voûte gothiques installées lors de la réfection du XIVème siècle. Les baies ont également vu l'adjonction de lancettes aux deux niveaux supérieurs.
La coursière normande (galerie) assure la circulation depuis l'un ou l'autre côté des  étages des chapelles, permettant ainsi à l'origine le tour complet de l'église.

Le même procédé se retrouve au second niveau, puisque là encore une galerie étroite permet de passer d'un étage de chapelle à l'autre.

 

(c) photos : Pierre-Yves Lemeur, Jean-Baptiste Cauvin

(c) textes : Yvon Lesouef