Vous êtes sur la page Chef-d'oeuvre roman ornementation gothique

l'ornementation gothique de l'abbatiale Saint-Vigor

Concentrée dans l'abside de choeur, l'ornementation gothique est de grande finesse et date du XIVè siècle, lorsqu' une nouvelle voûte a été mise en place pour succéder à la voûte romane effondrée.

 

 

C'est légèrement au-dessus du premier niveau de l'abside que se greffe de chaque côté l'arc de gloire gothique sur la colonette romane (voir le choeur et l'abside).

Ce greffage se fait par l'adjonction de culots sculptés représentant pour chaque côté un groupe original de trois personnages, soit un ange au-dessus de deux moines.

Le groupe du côté gauche (ci-contre) présente un ange musicien jouant d'un instrument à archet, un moine soufflant dans une sorte de cornemuse et un autre dans une position peut-être ironique, parce-que lasse, en appui sur sa main.

 

 

 

Le groupe de droite présente un ange surplombant deux moines soufflant dans des instruments à vent.
Remarquez que chacune des colonettes gothiques naît à partir d'un personnage, même si la taille de l'ange est environ le double. Au-dessous, la colone romane , ainsi qu'une très belle frise romane à étoiles faisant le tour du choeur.

Ci-dessous, le même groupe sculpté qu'au-dessus, vu à partir de l'étage.

 

La voûte gothique en aile de chauve-souris est sillonée de dix nervures.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ces nervures prennent appui sur les piles romanes moulurées d'origine, par un petit culot sculpté.

Ces culots sont donc au nombre de dix et représentent chacun un moine...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

...soit en train de chanter,

de jouer d'un instrument...

 

 

 

...de prier ou de méditer...

 

En haut de la voûte les dix nervures viennent se rejoindre sur une clef hexagonale représentant Vigor en évêque (à droite, le crosse au centre), son fidèle compagnon et disciple Theodemir ( à gauche), les deux maîtrisant le serpent-dragon à leurs pieds.

 

 

 

 

Aux deux niveaux supérieurs de l'abside, un passage étroit appelé coursière normande permet de circuler.

  La coursière du  troisième niveau (que l'on voit ci-dessus et plus haut sur la photo de la voûte) a vu son plafond modifié au XIVè siècle lors de l'implantation de la nouvelle voûte.

Des clefs de voûte gothiques notamment ont été ajoutées.

 

 

 

 

 

Elles sont ornées elles-aussi d'un petit personnage sculpté (musicien-acrobate et moine peut-être), ou de motifs végétaux (feuilles de chêne).

 

 

 

 

 

Le choeur avait été voûté au XIIIè siècle, mais dans une importante campagne de restauration des années 1970, la voûte a été ôtée. On a néanmoins gardé trace de cette implantation gothique en conservant le départ des gerbes de moulures greffées sur les colonnes romanes d'origine. Ce greffage s'était fait par l'adjonction d'un châpiteau orné de feuilles de chênes.

(c) photos : Daniel le Gallic, Pierre-Yves Lemeur

(c) textes : Yvon Lesouef